Où se transfèrent les produits ? Effets, bio-accumulation, repérages des produits dangereux pour l'environnement
Où se transfèrent les produits ?
Les produits phytosanitaires appliqués sur une zone peuvent être transférés vers différentes composantes de l’environnement : l’air,
l’eau et le sol.
On distingue globalement deux types de pollutions :
- Les pollutions ponctuelles (accident ou un problème d’utilisation des produits)
- Les pollutions diffuses (entraînement des produits phytosanitaires épandus)
Le schéma ci-dessous présente ces différentes pollutions à travers le devenir des produits phytosanitaires dans un bassin versant.
Sur la figure suivante, sont représentées les voies de transfert des produits phytosanitaires dans les différents compartiments de l'environnement : eau, sol et air.
Dans l’air, le transfert de produits phytosanitaires peut s’effectuer à plusieurs niveaux :
- Entraînement des gouttelettes de bouillie par le vent lors du traitement.
- Volatilisation dans l’air du produit après application sur les végétaux ou le sol.
Il n’existe actuellement pas de limite maximale réglementaire de traces de produits phytosanitaires dans l’air.
Dans l’eau, le transfert de produits phytosanitaires peut se faire par plusieurs moyens :
- Traitement direct d’un cours ou d’un point d’eau
- Lessivage de produits présents sur le sol ou les végétaux traités, par exemple lors d’une pluie survenant après un traitement (ruissellement ou infiltration)
- Erosion et entraînement vers des cours d’eau de sol contenant des produits
Les limites maximales de traces de produits phytosanitaires dans l’eau de boisson sont de 0,1µg/L par produit et de 0,5µg/L pour la somme de tous les produits
Dans le sol, le transfert de produits phytosanitaires peut s’effectuer par dépôt direct ou lors du ruissellement et de l’infiltration d’eau contenant des pesticides.
Les transferts dans l’air, l’eau et le sol dépendent :
- Des propriétés physico-chimiques des produits : volatilisation, solubilité, capacité de rétention dans le sol, temps de dégradation sous l’effet de la lumière ou d’agents biologiques du sol.
- Des propriétés des sols : perméabilité, structure, saturation en eau, activité biologique
- De la géographie locale : pente du terrain, présence de cours ou points d’eau
- Des conditions météorologiques : pluie, chaleur, soleil, gel, etc.
- Du matériel utilisé pour la pulvérisation : taille des gouttes, utilisation d’un cache.
Effets sur les espèces non cible :
Les produits phytosanitaires sont par définition des produits destinés à tuer certaines catégories d’êtres vivants. Au sein de ces catégories (insecticides, fongicides, herbicides, etc.) les produits peuvent être plus ou moins spécifiques, c’est-à-dire avoir un spectre d’action plus ou moins large. La première conséquence des produits phytosanitaires sur l’environnement peut donc être de tuer des espèces qui n’étaient pas ciblées par le traitement, par exemple :
- Un insecticide utilisé pour lutter contre les pucerons peut avoir des conséquences néfastes sur les abeilles ou sur des insectes auxiliaires
- Un herbicide utilisé pour désherber une allée ou un gazon pourra également détruire des plantes aquatiques s’il est entraîné vers les eaux.
Bio accumulation dans les chaines alimentaires :
Certains produits phytosanitaires, même s’ils ne présentent pas de toxicité directe pour certains êtres vivants, peuvent être stockés à l’intérieur des organismes animaux ou végétaux qui les absorbent. Tout au long des chaînes alimentaires, les produits peuvent ainsi s’accumuler et avoir des conséquences diverses sur les êtres vivants de la chaîne.
Effets sur les écosystèmes :
Les produits phytosanitaires peuvent avoir également des conséquences sur les écosystèmes. Par exemple, la destruction de plantes en bordure de route va entraîner la disparition d’un habitat où vivent de nombreuses espèces d’insectes ou de petits mammifères. La destruction d’auxiliaires naturels peut avoir pour conséquence la pullulation d’insectes indésirables.
Repérages des produits dangereux pour l’environnement :
Les produits dangereux pour l’environnement sont signalés par le pictogramme SGH09 :
Les phrases de risque relatives à l’environnement sont les suivantes :
- H400 : Très toxique pour les organismes aquatiques
- H410 : Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme
- H411 : Toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme
- H412 : Nocif pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme
- H413 : Peut être nocif à long terme pour les organismes aquatiques